•  

    Charles-Laurent MARÉCHAL,
    dit MARÉCHAL DE METZ
    (Metz, 1801 - Bar-le-Duc, 1886)

    Galilée

    L'oeuvre du mois d'août 2015

    Fusain sur assemblage de papiers blanc et crème
    contrecollé sur carton marouflé sur toile, vers 1885
    57,2 x 93,5 cm
    Inv. 989.3, acquis avec l’aide du FRAM

     

    Il s’agit d’une étude pour le Galilée présenté avec succès à l’Exposition universelle de 1855 (localisation inconnue). Le dessin, dont le format semble avoir été modifié (ajouts de papiers de couleurs différentes), est un document de travail sur un thème qui paraît fort intéresser son auteur. Le musée possède également un fusain représentant Galilée devant le tribunal de l’Inquisition (inv. 989.39) et une Tête de Galilée (inv. 905.6.1). L’exposition des œuvres de Maréchal qui se tint en 1930 à Metz montrait aussi plusieurs représentations de Galilée. De fait, il semble que l’artiste ait voulu créer une série des « grands incompris » (Galilée dut abjurer devant l’Inquisition en 1633) dont faisait partie le gigantesque pastel Christophe Colomb mort dans sa prison que le musée possède (inv. 989.31). La noblesse de ces existences fameuses touche les artistes de Metz ; ainsi Auguste Migette (1802-1884) admire dans le Galilée « le savant emprisonné, examinant les astres, la lumière de la Lune illuminant la scène et principalement sa tête, le lit sur lequel il est couché ». Sur le livre ouvert, on devine les noms de Copernic et de Galilée.

     L'oeuvre du mois d'août 2015
    Tête de Galilée,
    fusain sur papier marouflé sur toile, inv. 905.6.1 

    L'oeuvre du mois d'août 2015
    Galilée devant le tribunal de l'Inquisition, fusain, inv. 989.39

    Vers 1610, Galilée, partisan de Copernic depuis au moins vingt ans, enseigne pourtant à ses élèves la théorie de Ptolémée, couramment admise, selon laquelle la Terre se trouve au centre de neuf sphères concentriques portant les planètes et les étoiles. Il doit rester prudent face à l’Inquisition et à ses collègues. En février 1616, les propositions coperniciennes selon lesquelles le Soleil est le centre immobile du monde et la Terre se meut sont jugées hérétiques. En mars de la même année, l’ouvrage dans lequel Copernic expose ses théories est mis à l’Index et Galilée est prié de ne plus professer de telles hérésies. En 1632, Galilée est accusé d’avoir enfreint l’interdiction de 1616 de défendre les théories de Copernic dans son ouvrage Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde. Il est jugé coupable, par le tribunal de l’Inquisition, en juin 1633, doit abjurer ses erreurs et est assigné à résidence. Il s’installe alors dans sa maison de la banlieue de Florence et y demeure jusqu’à sa mort le 8 janvier 1642. Le Dialogue sera retiré de l’Index en 1757 et Galilée ne sera officiellement réhabilité qu’en 1992.

    Dans ce dessin sombre et monumental, conçu dans la maturité de Maréchal, c’est le portrait d’un homme auquel l’artiste, souvent isolé et incompris, s’identifie peut-être secrètement. C’est la vision édifiante d’un destin exemplaire, de la sérénité malgré la solitude et le dénuement. La tonalité de l’œuvre est grave et pessimiste et correspond bien au parti esthétique de l’école de Metz dont Maréchal est l’initiateur. L’effet de nuit permet toutes sortes d’audaces, de contrastes et de clairs-obscurs. Le trait assez fruste du fusain rend la scène encore plus secrète, plus mystérieuse.

     

    Texte : Jérôme Montchal in Le Trait et le portrait,
    Somogy éditions d’art / Ville de Bar-le-Duc, 2004.


    votre commentaire
  •  

     

     

     

     


    Charles-Laurent MARÉCHAL,
    dit MARÉCHAL DE METZ
    (Metz, 1801 - Bar-le-Duc, 1886)


    Saint Jean au calvaire


    L'oeuvre du mois de juillet 2015

     

    Fusain sur papier, avant 1887
    41,4 x 35,7 cm

    Don de M. Bernard Collot, 2015


     


    Ce dessin au fusain représente saint Jean, levant les yeux vers le calvaire. Maréchal montre le saint comme un homme aux traits juvéniles, aux lèvres pleines et au regard douloureux. Son visage, à moitié dans l’ombre, est mis en valeur par la sombre chevelure qui tombe sur les épaules du personnage. La lumière le frappe depuis la gauche, illuminant son vêtement, aux plis à peine esquissés.


    Cette œuvre montre toute la virtuosité dont Charles-Laurent Maréchal fait preuve quand il travaille le fusain. Les ombres sont fondues avec délicatesse, les sentiments retranscrits avec vérité. Acquis en 2015, ce dessin vient compléter un fonds déjà important de fusains de l’artiste, exécutés dans le même style (série des Bohémiens, par exemple).


    L'oeuvre du mois de juillet 2015

    Au revers de ce mystique saint Jean, un énigmatique profil de jeune homme coiffé d'une toque ou d’un haut chapeau apparaît, accompagné d’une inscription : « Fusain de Maréchal de Metz / acheté à Madelle Jeanne Maréchal / par l'entremise de Made Utard / le 4 février 1930. / Ce fusain était dans l'atelier / de Maréchal parmi des / études. / "Saint Jean au calvaire" ».


    On peut émettre l’hypothèse que ce dessin est un travail préparatoire à un vitrail d’église ou à un panneau de chemin de croix.


    Charles-Laurent Maréchal, peintre, aquarelliste, pastelliste et peintre-verrier, chef de file de l’école de Metz, est installé à Bar-le-Duc de 1872 à sa mort. Par sa prolifique activité de maître-verrier, formateur de nombreux artistes locaux, membre actif de la Société du Musée où il a présidé la Commission Beaux-Arts, il a marqué la vie économique, sociale et culturelle de Bar-le-Duc à la fin du XIXe siècle.


    Plusieurs achats (1905, 1989, 2004), ainsi que d’importants dons et legs (1880, 1888, 1890, 1895, 1932, 1959, 1977, 1994, 1999, 2002), ont permis de garder de nombreux témoignages représentatifs de son œuvre au sein des collections de peintures, de vitraux et, plus encore, parmi les dessins du Musée barrois.


    La réserve d’arts graphiques du musée compte plus de 70 fusains sur papier (ou papiers marouflés sur toile) qui proviennent majoritairement du fonds d’atelier de Maréchal. Aussi la présente œuvre rejoint un ensemble de provenance initiale bien identifiée.


     


     

     

     

     


    votre commentaire
  • Pendant tout l'été, le Musée barrois étend ses horaires :
    il est ouvert tous les jours de 14 h à 18 h (sauf les 13 et 14 juillet et le 15 août).

    (du 1er juillet au 30 août 2015)


    votre commentaire
  •  

    Mercredi 8 juillet 2015, 16 h
    Un conteur et ses contes au musée

    Un conteur et ses contes au musée

    Petits et grands sont invités à venir faire vagabonder leur imagination, guidés par un conteur et les œuvres du musée. Cette année, c’est Agnès Deschamps, conteuse marnaise, qui nous livre ses histoires et les fait revivre au cœur des collections.

    À partir de 5 ans.
    (jauge limitée, inscription recommandée)

     


    votre commentaire
  • Samedi 4 et dimanche 5 juillet 2015,
    14 h 30 et 16 h 30

    Les Empaillés en mouvement

    Festival RenaissanceS au musée

    Pendant le Festival RenaissanceS, le Musée barrois accueille les "Empaillés", créatures étranges réalisées à partir de vêtements usagés remplis de paille par des habitants de la Côte Sainte-Catherine (Bar-le-Duc) réunis autour de la plasticienne Sophie Usunier et de la danseuse Hélène Lebeau. Unies, attachées et pourtant toutes différentes, ces créatures prennent vie au sein des collections du musée.

    Animation en partenariat avec l'acb, scène nationale de Bar-le-Duc.

     


    votre commentaire