• Mercredi 6 janvier 2016
    Fermeture exceptionnelle à 16 h

    En raison de la cérémonie des vœux au personnel, le Musée barrois fermera exceptionnellement ses portes à 16 h
    le mercredi 6 janvier 2016.


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  • Fermetures exceptionnelles pendant les fêtes

    À l'occasion des fêtes de fin d'année, le Musée barrois fermera exceptionnellement ses portes
    les jeudis 24 et 31 décembre à 17 h.

    Nous serons également fermés
    les vendredis 25 décembre et 1er janvier.


    Bonnes fêtes à tous !


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    Décembre 2015
    Jean DRIES
    Le Déjeuner en forêt

     L'oeuvre du mois de décembre 2015

    Jean DRIES (Bar-le-Duc, 1905 – Paris, 1973)
    Le Déjeuner en forêt
    Huile sur toile, 1928
    210 x 200 cm
    Don Sébastien Driesbach, inv. 2015.3.8

    Jean Driesbach, dit Dries, nait à Bar-le-Duc en 1905, au sein d’une famille alsacienne qui avait « opté » pour la Lorraine française en 1871. Il s’adonne très jeune au dessin et fréquente un atelier de peintre-verrier barisien, avant de bénéficier, au sortir du lycée, d’une bourse de la Ville pour mener ses études à l’Ecole des beaux-arts de Paris (1926). Entré dans l’atelier de Lucien Simon, il vit de divers travaux, parfait son éducation artistique au contact des grands maîtres qu’il copie et pratique le croquis en plein air. A la fin des années 1920 débute une longue série de voyages dans le bassin méditerranéen, particulièrement dans le Vaucluse où il installera l’un de ses ateliers. Après la découverte de l’Espagne, de l’Italie et de l’Angleterre, il est nommé professeur de dessin en Algérie (Sétif), pays où il restera jusqu’à sa nomination, en Argentine comme professeur de dessin à l’Université de Mendoza (1940-1941). Visitant le Chili, puis séjournant au Portugal, il rentre en France, s’installe à Paris, et établit la résidence de sa famille à Honfleur. Parallèlement à son intense activité de peintre, il y exercera les fonctions de conservateur du musée Eugène Boudin pendant vingt ans. Il s’éteint dans sa résidence parisienne en 1973.

    Dries, sociétaire du Salon d’Automne et du Salon des Indépendants dès ses jeunes années parisiennes, exposant régulièrement dans de nombreuses galeries à Paris, en province et à l’étranger, refuse obstinément les « spécialités », les « écoles », et n’a de cesse de se nourrir de maîtres auxquels il rend souvent hommage. Parmi les maîtres espagnols (Le Greco, Velasquez, Picasso), italiens (Titien, Véronèse, Tintoret), hollandais (Van Gogh) ou français (Delacroix, Courbet, Matisse), Cézanne occupe précocement et durablement le sommet de son panthéon pictural, confortant sans doute la vigueur de ses compositions. Si la palette de Dries change radicalement après sa découverte des lumières méditerranéenne puis argentine, son trait, toujours plus synthétique, demeure sombre et violent. Une voie reste toujours étrangère à son univers pictural : celle de l’abstraction.

    Le Déjeuner en forêt est l’une de ses deux premières toiles de dimensions importantes, composée à Bar-le-Duc et exposée au Salon d’Automne en 1928. Elle représente, dans une composition pyramidale classique, un ensemble de cinq personnages s’apprêtant à déjeuner en plein air. Il s’agit de proches du peintre : ses sœurs Jeanne et Suzanne au premier plan, sa mère assise au second plan, et son ami parisien, Laloë, accordant son violon au centre de la composition ; Laloë est assis à droite de Dries lui-même, qui s’est portraituré à son chevalet. On reconnaît en arrière-plan l’allée principale d’un bois ombrageux, la forêt de Massonge, lieu de promenade privilégié du peintre, situé à proximité de Bar-le-Duc.

    Comme en témoigne l’artiste dans ses « Notes » (1956), les formes sont longuement travaillées au fusain, avant que les volumes ne prennent corps au couteau, dans des tons sombres caractéristiques de la première palette du peintre. L’exécution sur toile a été précédée de nombreux dessins, parmi lesquels des portraits et profils de personnages esquissés au fusain.

    Ce tableau vient d’être donné au Musée barrois par M. Sébastien Driebach, fils de l’artiste. Ce don inclut sept fusains représentant les profils plus ou moins aboutis des cinq personnages. L’ensemble - peinture et dessins - se rattache aisément au « fonds Dries » déjà conservé au musée. En effet, l’établissement compte dix œuvres de Dries, provenant de la collection du professeur de philosophie Pierre Salzi, qui le premier encouragea Dries dans son art. Elles ont été données en 1981, en prélude à la première rétrospective Jean Dries à Bar-le-Duc en 1983.

    L'oeuvre du mois de décembre 2015

    L'oeuvre du mois de décembre 2015

    Texte : Marguerite Préau, chargée des collections au Musée barrois

    Le Musée barrois a consacré une exposition
    à Jean Dries en 2013-2014 :
    http://museebarrois.eklablog.fr/exposition-jean-dries-a103532727.


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    Du 16 décembre 2015 au 27 mars 2016
    Entre-deux.
    Une vision de l'adolescence dans l'art

    Exposition "Entre-deux. Une vision de l'adolescence dans l'art"

    Qui n’a pas un souvenir ému en repensant à sa propre adolescence ? Qu’elle ait été tumultueuse, sereine, isolée ou créative, cette période de transition joue un rôle déterminant dans notre vie et notre personnalité.

    Pas besoin d’avoir un ado à la maison, donc, pour découvrir cette exposition riche et originale. Peintres, sculpteurs et photographes du XVIe siècle à nos jours rendent compte de leur conception de l’adolescence. Quatre-vingt œuvres issues des collections publiques du Grand Est et des collections privées d’artistes sont réparties en grandes thématiques qui mettent en lumière les paradoxes de cette période charnière :

    * De la « jeunesse » à « l’adolescence » ;
    * Rites de passage ;
    * Timide, ingénu(e) ou rebelle ;
    * Les premiers émois ;
    * Entre insouciance et mélancolie ;
    * Des corps malmenés, une beauté qui s’affirme.

    Des œuvres religieuses de la Renaissance aux photographies d’Éric Poitevin : et si l’art nous apportait un autre regard sur notre propre adolescence ?

     

     Prochaines visites guidées de l'exposition :

    * dimanche 20 décembre à 16 h 30,

    * dimanche 3 janvier à 16 h
    (entrée gratuite, premier dimanche du mois),

    * dimanche 17 janvier à 16 h,

    * samedi 6 février à 16 h,

    * dimanche 7 février à 16 h
    (entrée gratuite, premier dimanche du mois),

    * samedi 5 mars à 16 h.

     

    Télécharger le dossier de presse de l'exposition :
    « Dossier de presse Entre-deux.pdf »

     

     

    Découvrir l'exposition avec le reportage de Riv54 :
    http://riv54.com/la_television_locale/videos.php?key=tXPAN9OfhQ

     

     

     

     


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    Novembre 2015
    Charles-Albert PESNELLE
    Marion

    L'oeuvre du mois de novembre 2015

    Charles-Albert PESNELLE (1849-1928)
    Marion
    Huile sur toile, 1887
    112 x 183 cm
    Don Mme Albert Pesnelle, 1929
    Inv. 929.2

    La scène se déroule dans une chambre à coucher mais le cadrage reste limité à l’espace intérieur du lit à baldaquin dont les rideaux en velours sont ouverts du côté du spectateur. Le couvre-lit, du même tissu que les rideaux, est en partie repoussé au pied du lit, laissant apparaître sa doublure de soie rose pâle.

    Dans l’intimité de cet écrin, une femme jeune et gracile dort entièrement nue. Sa position lascive tout en courbes et contre-courbes répond à la sensualité des tissus. Couchée sur le côté droit, elle s’offre totalement au spectateur. Chaque détail de sa pose exprime la volupté : son déhanchement est accentué par l’affaissement de son épaule supérieure, sa main gauche met en valeur la rondeur de son sein... Sa tête et son torse reposent sur un énorme oreiller orné de délicates dentelles. Les yeux clos, elle tourne la tête vers nous, couronnée par sa chevelure dont le blond vénitien réveille l’extrême pâleur de son corps. La pose et le traitement velouté de la carnation sont tout à fait dans la veine d’Alexandre Cabanel (1823-1889), qui assura la formation de Pesnelle.

    Autour de son avant-bras et de sa main droite, tel un serpent, s’enroule un riche chapelet en or, terminé par une croix. Le peintre a traité cet objet avec une touche différente, en relief, qui donne à l’émeraude, aux rubis et aux perles disposés à intervalles réguliers une réalité matérielle surprenante.

    À droite, à peine visible dans l’obscurité et coupé par le cadre, on distingue, autour de la colonne du baldaquin, le bras replié d’un homme vêtu d’une veste sombre.

    Pour peindre cette scène, Pesnelle s’est inspiré de l’histoire de Rolla, imaginée par Alfred de Musset (1810-1857) en 1833. Le poète y conte l’histoire de Jacques Rolla, le plus grand débauché de Paris. Il y aborde des sujets qui lui sont chers : l’affrontement entre la pureté et la corruption, la situation pathétique de l'enfant du siècle abandonné des dieux et sans autre raison de vivre que la quête d'une illusoire beauté. Pesnelle illustre le poème avec une grande fidélité. La jeune femme représentée ici est une prostituée et tout dans le décor suggère une nuit de plaisir : l’alcôve aux précieux tissus, les draps défaits et la pose alanguie de la jeune fille. Rolla est l’homme caché dans l’ombre :

    "Rolla considérait d’un œil mélancolique
    La belle Marion dormant dans son grand lit ;
    Je ne sais quoi d’horrible et presque diabolique
    Le faisait jusqu’aux os frissonner malgré lui.
    Marion coûtait cher. – Pour lui payer sa nuit,
    Il avait dépensé sa dernière pistole."

    Ruiné, Rolla décide de se suicider dans la nuit. Il ne peut affronter le déshonneur que lui réserve une société hypocrite qui fustige les prostituées mais dont les "mères de famille" cachent "un amant sous le lit de l’époux". À travers Rolla, Musset tente le portrait d'une génération empêtrée dans ses contradictions et qui finit par croire que, le bonheur devenu impossible, il ne reste que l'ivresse ou le suicide. Pesnelle réussit à transcrire ce malaise en faisant en sorte que Rolla ne soit déjà plus qu’une ombre et, surtout, en mettant le spectateur en position de voyeur/consommateur dans la maison close.

    La même scène a été peinte par Henri Gervex (1852-1929) en 1878.
    Ce tableau est aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay à Paris
    (Rolla, inv. LUX 1545).

     


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