• Le zémi au pavillon des Sessions
    De gauche à droite : Etienne Guibert, responsable du Musée barrois ; Stéphane Martin, président du Musée du Quai Branly ; Daniel Bersweiler, adjoint à la Culture de Bar-le-Duc ; Gilles Barnagaud, premier adjoint à la Ville de Bar-le-Duc ; André Delpuech, conservateur au Musée du Quai Branly.

     

    Le zémi taïno du Musée barrois dans le saint des saints des arts premiers

    Du mois de mars au mois de juillet 2012, l'urne taïno conservée depuis 1850 au Musée barrois trône au sein du Pavillon des Sessions du Musée du Louvre.

    Ouvert en 2000, ce département présente une sélection d'objets extra-européens à la manière des chefs-d'oeuvre visibles dans le reste du musée. Sont ainsi mis en avant la plasticité et la beauté d'objets venus de tous les continents. Le zémi barisien y remplace une autre sculpture taïno, un "duho", qui servait de siège aux chamanes, présenté dans l'exposition temporaire Les Maîtres du désordre (Musée du Quai Branly).

    Les Taïnos, peuple des Grandes Antilles, sont connus aujourd'hui pour avoir été les premiers natifs des Amériques à avoir subi, en 1492, le choc de la conquête espagnole. Malheureusement, en l'espace d'un demi-siècle de persécution et de maladies, les Taïnos disparurent, ne laissant derrière eux que les traces artistiques d'une civilisation raffinée, dans laquelle le culte des ancêtres tenait une place primordiale.
    Les Espagnols furent frappés par l’importance du culte des ancêtres, et plus particulièrement des « idoles » en bois, en pierre ou en coton, que les Taïnos désignaient sous le nom de zémis. Ceux-ci étaient conservés dans des maisons spéciales puis, lorsque la répression des missionnaires se fit plus forte, dans des grottes. Les zémis recevaient des offrandes, de la nourriture, et abritaient les ossements des ancêtres. Ces derniers étaient consultés par les chamanes sous l’emprise de la cohoba. Chaque famille avait son zémi et pouvait ainsi converser avec ses ancêtres.

     Les traces matérielles de cette civilisation disparue, dispersées dans les collections privées et quelques musées, restent peu nombreuses. Cet art s’impose par l’audace de ses formes et le sentiment de monumentalité qu’il dégage, comme le montre parfaitement l’un des rares zémis ayant été conservés au fil des siècles.

     

     

     


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